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Clémence est rongée par la colère. Une colère si forte, si envahissante qu’elle l’empêche de vivre. Sentant qu’un point de non-retour est atteint, Clémence rejoint un groupe de parole qui réunit des femmes ayant elles aussi subi des violences sexuelles. Pendant quinze semaines, elles vont se livrer et s’entraider. Auprès d’elles, mais aussi grâce à elles, Clémence trouvera le moyen de faire autre chose de cette colère.
Avec cet album, Malle pousse encore plus loin sa réflexion en s’intéressant non seulement aux conséquences des violences sexuelles, et des violences tout court, sur les femmes, mais en présentant aussi une description sensible et détaillée des conséquences à long terme, une fois le choc initial passé. C’est dérangeant, et c’est pourquoi cela doit être lu.
Il y a une très jolie phrase dans le livre, qui m’a beaucoup touchée, et qui dit: «J’étais un incendie et doucement je deviens un lance-flammes.» Alors, elle [Clémence] était dans le feu, ça faisait mal, et là, maintenant, elle apprend à le contrôler ce feu-là.
Avec Clémence en colère, bande dessinée publiée aux éditions Pow Pow, Mirion Malle clôt un cycle autour de la thématique de la guérison amorcé par C’est comme ça que je disparais et Adieu triste amour: « […] Avec Clémence en colère, j’avais envie d’une histoire qui explore la vie quotidienne et les formes que peut prendre la guérison lorsque l’on a seulement les outils autour de soi pour y arriver. » Extrait d’un entretien avec l’autrice.