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En 1990, Julie Delporte n’a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s’identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.
Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l’emporter, l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.
Finaliste – Prix Lyon BD 2023
Sélection du Jury – Grand Prix du livre de Montréal 2023
Sélection du Prix lycéen du Festival BD Colomiers 2023
Les libraires conseillent – Sélection de novembre 2022
Coup de cœur – Renaud-Bray
Il y a une grande complexité dans ce livre, tout n’est pas noir et blanc. […] On se promène comme dans un fleuve avec des vagues, avec des creux et je trouve ça vraiment magnifique et très juste, très vrai, très émouvant aussi.
[S]i ce roman graphique s’amorce avec le récit des doutes et celui, plus bouleversant encore, des violences sexuelles subies, son cours nous entraîne bientôt vers la douce puissance des pensées qui se révèlent et des volontés qui s’affirment: «J’ai voulu être Tove Jansson, Courtney Barnett, Chantal Akerman… J’ai voulu être une lesbienne avant d’avoir du désir pour les femmes. Et avant de tomber amoureuse de l’une d’elles. La voilà, mon histoire.» Une histoire qu’elle illustre aussi à travers un travail d’artiste organique, minéral, rempli de couleurs, de vie et de douceur.
C’est vraiment un livre de toute beauté.
C’est un témoignage d’une grande force. […] On est dans un espace de l’intime, on est dans un espace de la confession, mais aussi dans un espace de réflexion. […] C’est un ouvrage d’une grande beauté.
C’est un livre empreint de douceur, c’est un parcours intime […]. C’est un très bel ouvrage.
Dans ce livre d’une rare authenticité, l’exploration identitaire passe par la guérison face aux violences du passé et par la déconstruction des clichés qui ont façonné ses références. Les questionnements soulevés par Delporte, les points d’ancrage partagés, apportent une riche matière à méditer.
C’est vraiment très, très, très, très beau.
L’autrice expose des éléments importants de son histoire personnelle, sans jugement, et en défaisant les normes sociales entourant l’hétéronormativité. […] Corps vivante est un acte d’amour directement relié à la connaissance de soi, une évolution avec indulgence par rapport à un passé embrumé.
Delporte est vraiment au sommet de son art.
Cette invitation à se réconcilier avec soi-même, libérée des injonctions ou des codes moraux parlera à tout le monde.
Julie Delporte nous revient plus magistrale et pertinente que jamais avec Corps vivante […] Cette réflexion sur la normalité exacerbée par les diktats de l’univers médiatique machiste, la culture de la performance à tout prix et sur l’acceptation de soi et de l’ouverture à l’autre s’avère nécessaire, tout comme la lecture de cet album de la rentrée, sinon de l’année.
Album très poétique dans sa signature visuelle, Corps vivante met de l’avant un langage écoféministe qui non seulement associe le large spectre des identités sexuées et de genre à un état naturel des choses, mais nous invite aussi à revoir notre façon de percevoir notre environnement, de considérer ces éléments qui méritent d’être observés plus attentivement. […] L’intime demeure politique: Julie Delporte l’illustre avec une remarquable intelligence dans Corps vivante.
Ce roman graphique explore ce que corps fait, ce que corps veut, ce que corps subit, de la honte à la floraison. C’est en toute vulnérabilité, en toute franchise, que Corps vivante nous autorise à faire preuve de douceur envers soi.
Formellement, elle [Julie Delporte] creuse le sillon entamé depuis le début de sa carrière en illustrant un texte réflexif et continu. Sa maîtrise du crayon de couleur est magistrale. Elle représente des vêtements, des plantes, des fleurs, des coquillages glanés ici et là. On frise parfois l’abstraction et on pense souvent à la peintre Georgia O’Keeffe, à laquelle l’autrice rend un hommage en quatrième de couverture.
Elle accompagne son texte, simple, touchant, de dessins au crayon représentant surtout des éléments de la nature, reliant son corps à celle-ci. Intime et puissant. Beau!
D’une grande douceur, sans apporter de réponses préconçues ni définitives sur l’orientation sexuelle, Corps vivante est aussi une ode au vivant, aux éléments naturels. Julie Delporte a conçu cet assemblage de pensées avec des images d’algues, de lichens, d’aubergines tigrées ou de libellules comme «le travail de montage d’un film expérimental».
Un album intime, sincère, touchant et réfléchi, comme toujours pour celle qui cite volontiers Annie Ernaux parmi ses inspirations en s’inscrivant dans une littérature qui aide d’autres à vivre en se sentant moins seul(e)s.